Parmi les six principaux terrains militaires implantés dans la région — Conflans-Doncourt, Chambley-Hagéville, Mars-la-Tour, Senon-Spincourt, Étain-Buzy, et Rouvres — c’est ce dernier qui, dès 1936, se distingue par son envergure et son importance stratégique.
1939–1940 : début du conflit
À la déclaration de guerre en septembre 1939, le terrain est occupé par le Groupe de Reconnaissance II/22, équipé d’avions Potez et Bloch. Rapidement, il cède la place à la 73e escadrille de chasse de la RAF, qui y déploie des appareils Curtiss et Hurricanes. Après le bombardement du 10 mai 1940, les Britanniques évacuent la base.
1940–1944 : occupation allemande
Les troupes allemandes prennent possession du terrain le 15 juin 1940, l’agrandissent et l’adaptent à leurs besoins. En mars 1942, des Dornier 17 commencent à s’y poser.
Entre 500 et 600 soldats allemands résident alors sur place, assurant l’entretien de la piste et le fonctionnement d’une école de pilotage équipée de Junkers 87 “Stuka”.
Début 1944, arrivent une cinquantaine de Messerschmitt Me 109 et de Focke-Wulf, rejoints en août par une douzaine de Junkers 52. Ces derniers sont détruits le 9 août lors d’un raid aérien américain.
Le 31 août 1944, les Allemands sabotent le terrain en le minant. Dès le 1er septembre, une unité de la 7e Division Blindée investit le site. Le 3 septembre, une escadrille de chasse ainsi que des Dakotas C-47 prennent possession de la base.
1944–1945 : activité américaine
Le site connaît une période d’intense activité, avec près de 400 mouvements aériens quotidiens durant la bataille de Metz.
Le génie américain améliore la piste avec des plaques PSP, permettant même à des forteresses volantes endommagées de se poser. Une tour de contrôle est également construite aux Clairs-Chênes.
Peu à peu, les mouvements aériens se raréfient. La base ne conserve qu’un hôpital de campagne sous tente et un vaste dépôt de matériel, partiellement enfoui dans les carrières environnantes. Après février 1945, les routes, les chemins autour de la base sont bordés de tas de munitions, de rangées de camions militaires des américains (GMC) et des jeeps par centaines. Tout ce qui est usagé doit être éliminé dans les anciennes carrières proche de la base. la base entre en sommeil, les GI e font de plus en plus rares.
1949–1966 : l’ère de l’OTAN
En avril 1949, la France signe le pacte de l’OTAN, et en 1951, Rouvres devient officiellement une base du Traité de l’Atlantique Nord.
De 1953 à 1955, d’énormes travaux sont entrepris : création d’une piste en dur et modernisation complète des installations. En octobre 1955, les premiers avions américains s’y posent. La base bat son plein, employant jusqu’à 5000 civils.
En 1958, elle accueille le 38th Fighter Bomber Wing, équipé successivement de F-86 Sabre et de F-100.
1968–à aujourd’hui : retour à l’armée française
Après le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN en mars 1966, la base revient à l’armée française en janvier 1968, sous le contrôle du 94e Régiment d’Infanterie et du GALDIV 4, avec ses Alouette III.
En 1977, le 3e Régiment d’Hélicoptères de Combat (3e RHC) prend le relais, et en juin 2011, la base est officiellement baptisée Lieutenant Étienne Mantoux.
En 2021, il change de cap (CAP H.N.G 2021) pour se préparer à l’arrivée d’hélicoptères nouvelle génération, comme le NH 90 dans un premier temps.
Aujourd’hui, le 3° régiment d’hélicoptères de combat se tourne vers l’avenir (2030) en prenant comme arme parlante l’appellation « Horizon Guépard 2030 »