
🛩️ L’attaque aérienne du 10 mai 1940 : les premiers combats de la RAF dans le Grand Est
Au matin du 10 mai 1940, les forces aériennes alliées stationnées sur le continent sont prises pour cible par l’aviation allemande. Les terrains d’aviation en Belgique, en France et aux Pays-Bas deviennent l’objet d’intenses bombardements menés par les escadres de la Luftwaffe.
La base d’Étain ne fait pas exception. Alerté, le 73e Squadron de la RAF anticipe l’assaut et organise son repli vers le terrain de Reims-Champagne.
⏰ Les horaires de l’attaque varient selon les sources : certains médias évoquent une première offensive à 4h00, d’autres à 8h30 (et 10h00 pour la base de Senon). Six bombardiers Dornier Do 17 allemands seraient impliqués, probablement issus des unités suivantes :
- Kampfgeschwader 27 et 76 : bombardiers Heinkel He 111
- Jagdgeschwader 53 (JG 53) : chasseurs Messerschmitt Bf 109
- Sturzkampfgeschwader 77 (StG 77) : bombardiers en piqué Junkers Ju 87 Stuka.

À Étain, les bombardements débutent à 12h00.
🔫 Pendant ce temps, les pilotes du 87e Squadron, stationnés à Senon (à 10 km de Rouvres), rentrent de patrouille et aperçoivent leur aérodrome en train d’être bombardé. L’officier pilote William David, à bord de son Hurricane, reprend immédiatement de l’altitude, rejoint par un autre pilote. Au-dessus des nuages, ils repèrent six appareils ennemis. Chacun engage un avion. Par une attaque surprise fulgurante, David tire deux rafales : son cible, un Do 17, s’embrase et s’écrase.
📉 Dans le courant de la matinée, le pilote Orton affronte lui aussi un Do 17 et parvient à l’abattre. Son propre appareil, cependant, est endommagé par les tirs défensifs : fuites de glycol, pare-brise brisé, et système de refroidissement touché. Malgré tout, Orton réussit à ramener son Hurricane à la base d’Étain-Rouvres, où il sera réparé.
🔹 Plusieurs pilotes du 73e Squadron s’illustrent dans les combats aériens contre bombardiers et chasseurs ennemis. Parmi eux :
- Edgar James « Cobber » Kain
- Harold George Paul
- John Evelyn Scoular
- James Winter Carmichael More
- Richard Frewen Martin
✈️ Des appareils ennemis tels que Do 17, Ju 88 et He 111 sont abattus grâce à leur bravoure.
📦 À la suite de cette offensive d’envergure contre les aérodromes français du Grand Est, le 73e Squadron se replie temporairement sur Reims-Champagne, avant de quitter définitivement le territoire français.
Organisation du dispositif aérien dans la région d’ETAIN-ROUVRES :
Le 10 mai 1940, les unités regroupées dans la région d’ETAIN-ROUVRES sont intégrées à la Zone d’Opération Aérienne Est (« ZOAE », la France est alors découpée en quatre grandes zones d’opérations aériennes). La ZOAE est commandée par le général de corps aérien René BOUSCAT.
Son chef d’état-major est le colonel Jean CARAYON et le PC est situé à NANCY. Le Groupe de Reconnaissance I/22 (GR I/22), basé à METZ-FRESCATY, est rattaché à la 3ème Division Aérienne. La reconnaissance, composée des 5 Groupes Aériens d’Observations (GAO) sujets de cet article, sont détachés au profit de la troisième armée terrestre. Cette dernière est commandée par le général CONDE dont le PC se situe à METZ.
