Depuis le 1er septembre 1944, les habitants de la Meuse, et plus particulièrement ceux du secteur d’Étain, ne parlent que de la progression des G.I. américains qui libèrent, une à une, les communes jusque-là occupées par les Allemands. Dans les rues et les campagnes, on aperçoit des colonnes de véhicules, des chars, et dans le ciel un va-et-vient incessant d’avions décollant de la base d’Étain ou revenant de mission.
Cependant, un événement marquant survient quelques mois plus tôt, le 28 janvier 1944 vers 15h00, à Mandre, petite commune de la Meuse située près de Châtillon et Blanzée, à une dizaine de kilomètres de Verdun. Ce jour-là, l’attention se porte sur le crash spectaculaire d’un B-24 Liberator (numéro de série 44‑10599) du 714e Squadron, appartenant au 448e groupe de bombardement basé alors à Seething, en Angleterre. L’appareil et son équipage revenaient d’une mission visant les dépôts de raffinerie de Dortmund, en Allemagne, lorsqu’ils furent abattus par la Flak juste avant d’atteindre leur cible.
À bord, la panique s’installe. Le sergent Dick Dugger, mitrailleur, raconte avoir pris l’initiative de délester l’avion de son matériel pour l’alléger, tout en apercevant à travers les trous de la carlingue le ciel français. Mais le « Windy-Winnie » — surnom donné à l’appareil en référence à un personnage imaginaire de Disney — résiste et parvient à ramener ses dix membres d’équipage vivants, bien que contusionnés, sur le sol meusien. Était-ce l’épaisse couche de neige ou l’expérience du pilote, le lieutenant Robert A. Paeschke, qui permit l’atterrissage forcé ? Toujours est-il que l’avion finit sa course en plusieurs rebonds avant de s’immobiliser dans un fossé, à 150 mètres de la route. À peine le train d’atterrissage sorti, l’appareil perd rapidement de l’altitude, obligeant le pilote à viser une trouée entre deux parcs enneigés.

La population de Mandre (55) accourt pour secourir l’équipage, craignant que les Allemands ne surgissent à tout instant sous la neige qui tombait encore. Heureusement, car selon les habitants, le terrain était toujours miné. Les aviateurs passent plusieurs nuits dans une grange voisine, la route étant impraticable à cause des congères. Les villageois dégagent finalement les chemins afin que les troupes américaines basées à Châtillon-sous-les-Côtes puissent transporter l’équipage en camion GMC. Pour les habitants, ces hommes venus du ciel apparaissent comme des libérateurs et des héros. L’occasion est saisie pour échanger avec eux dans une atmosphère d’euphorie, de félicitations, et pour immortaliser l’instant par de nombreuses photos prises à côté de l’avion.
Quelques soldats américains restent sur place afin de démonter l’armement, tandis que le « Windy-Winnie » devient, durant plusieurs jours, une véritable attraction locale avant que les ferrailleurs ne viennent en récupérer les restes.
Dans l’esprit humoristique des G.I., on pouvait admirer sur la carlingue une pin-up dévêtue. Pour l’histoire, cette jeune femme prénommée « Winnie » avait été dessinée comme si le vent — « Windy » — lui avait arraché son soutien-gorge et ses bas.
Sources:
- Etain d’Hier et aujourd’hui.
- francecrashes39-45.net
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