Archives de catégorie : Historique de la base Etain-Rouves.

Le 19 septembre 1944: arrivée du 7th Field Hospital à proximité de la piste de décollage.

Le 7e Field traversa la Manche le 29 juin 1944, qui était relativement calme à ce moment-là, et arriva au large des côtes françaises, en face d’Omaha Beach, en Normandie, où il débarqua le 1er juillet 1944 (après avoir passé la nuit à bord du Liberty Ship, qui les emmena sur le continent). Il œuvre au profit des troupes américaine et rejoint le terrain A-52 Etampes/Mondésir, France – aménagé pour la circonstance le 30 août 1944.

Le 19 septembre 1944, le 7th Field Hospital (7 unité d’hopital de campagne) a reçu l’ordre de se rendre sur une autre piste d’atterrissage temporaire  à Rouvres dans la Meuse.  Situé à l’extérieur de l’Etain sur la piste A-82C réparé et préparé par le 926e régiment d’aviation du génie et 825e bataillon de l’aviation du génie, les lieux sont achevé et prêt depuis les opérations de réhabilitation de la piste le 10 septembre 1944).

L’organisation n’était pas seulement de créer un hôpital, mais en même temps de gérer une unité d’attente pour un séjour prolongé.

le 7th Field Hospital été renforcé  par la compagnie C,  du 93e bataillon de traitement du gaz médical envoyé pour aider à faire fonctionner l’installation.

Ce sera le plus long séjour de l’unité en raison du fait qu’il y avait encore de violents combats en cours en Lorraine en direction de Toul et dans les Ardennes.  le 7th Field Hospital soutenait la 3e Armée du Général Patton progressant dans la Meuse et prenant part aux combats pour libérer la France.

Mi-novembre 1944, une unité d’ingénieurs de l’armée US a déclaré avoir achever les travaux routiers locaux pour se rendre sur la base. Malheureusement, il y a eu un retard en raison du manque de main-d’œuvre et de certains équipements de génie. Pendant ce temps, les ingénieurs de l’aviation qui avaient réparé l’aérodrome construisaient maintenant un tapis de chargement permanent pour l’évacuation aérienne. Le tapis devait être adjacent aux tentes de l’hôpital et, pendant ce temps, les ingénieurs de l’ADSEC (unités de rétention aérienne et ferroviaire) s’efforçaient de relier les routes de l’hôpital à la route de la piste d’atterrissage aussi vite qu’ils le pouvaient.

En raison de tension à l’arrivée de nombreux blessés et du traitement avant  l’évacuation aérienne, le soutien est arrivé sous la forme d’un officier et de 45 EM appartenant à la 726e compagnie sanitaire médicale, ce qui a quelque peu aidé à soulager la situation. (bien que 45 hommes supplémentaire auraient été les bienvenus aussi).

En ce qui concerne l’évacuation des patients, le 69e groupe médical, de la troisième armée des États-Unis, avait mis en place sa propre station de régulation pour observer la situation des lits restants en prévoyant d’utiliser un système de gestion des lits pour l’évacuation par la voie aérienne.

Parmi les patients entrants, il y avait un nombre croissant de cas de pied tranchée, dont beaucoup étaient légers et devaient séjourné  en un temps relativement court.

Le maintien de la bonne coordination des services n’a pas été possible, des moyens supplémentaires devaient être mis à disposition, mais le manque de main-d’œuvre et les réserves de  limitées de charbon dans le secteur ne pouvaient pas être résolus rapidement.

Entre le 16 décembre 1944 et le 28 décembre 1944, l’unité d’attente détenait jusqu’à 738 patients à la fois, évacuant 624 en une seule journée. L’évacuation aérienne et ferroviaire était disponible par la gare d’Etain et parfois le nombre d’évacuations par les airs fluctuaient. Cela a souvent été dû à l’absence ou à la réduction du nombre d’ambulances, ce qui a fait doubler le temps de chargement. Il était fréquent pour l’organisation, d’aider les équipes de passage avec du café et des sandwichs. Car beaucoup d’entre eux restaient souvent la nuit.

Un jour, le 7th Field Hospital avaient pris en charge un groupe de 43 officiers, infirmières et Hommes inscrits d’un hôpital général qui a été détruit par l’ennemi. Ils ont été envoyés à l’hôpital d’évacuation 103e.

Le ravitaillement par air des assiégés de BASTOGNE (Belgique)

Le 25 décembre 1944 à 08h55, le Col Kohl ( G-4 / 101st Abn ) téléphone au VIII pour ajouter le renfort d’une équipe médicale. Il demande à nouveau que soit étudiée la possibilité d’utiliser des planeurs. Vers midi, la 101st reçoit un message qui annonce qu’il n’y aura pas de ravitaillement ce jour à causes des mauvaises conditions atmosphériques sur l’ANGLETERRE. La déception est grande pour les gars à BASTOGNE.

La situation médicale dans le périmètre de BASTOGNE se dégrade de jour en jour. L’état-major de la 101st Abn Div a fait part à la 3rd US Army du besoin urgent en chirurgien. En réponse immédiate à cette demande, la 3rd Army organise une mission de renfort à l’aide d’un petit avion de liaison L-5 « Stinson Sentinel ». L’avion décolle de VERDUN-ETAIN A-82 avec à son bord un chirurgien, le Maj Howard P. Serrel ainsi qu’une cargaison de pénicilline. Vers 18h00, le L-5 atterri sans problème dans une prairie au nord de la ville. Le Maj, rapidement pris en charge, se met immédiatement au travail et effectue quinze interventions chirurgicales majeures en trente-six heures.

Au cours des grandes phases de la «bataille des Ardennes», du 15 décembre 1944 au 13 janvier 1945, 2 565 patients ont été évacués de la zone de combat vers le 7e hôpital de campagne, nombre d’entre eux ont reçus les premiers soins de l’unité. Il n’était toutefois pas tactiquement possible de se rapprocher des combats en raison de l’absence d’une piste d’atterrissage pour l’évacuation aérienne dans la zone à laquelle l’organisation était affectée pour fournir un appui direct.

Source:

7th Field Hospital Unit History

30 juin 2011: La base Etain-Rouvres reçoit son nom de Baptême.

La base d’Etain-Rouvres était jusqu’au 30 juin 2011, la seule base accueillant un régiment d’hélicoptères de combat, à ne pas avoir de nom de baptême.

Elle s’appelle désormais la base « lieutenant Étienne Mantoux ». Un nom qui « honore la mémoire d’un homme héroïque , lance le colonel Pierre Meyer, toujours chef de corps du 3e RHC au moment de la cérémonie.

Le 24 août 1944, à bord d’un avion piloté par le capitaine Callet, le lieutenant Mantoux, alors observateur aérien avait survolé Paris pour livrer aux résistants le message du général Leclerc annonçant son arrivée. Une mission extrêmement périlleuse, menée à bien. Paris sera libérée.

Historique du lieutenant Etienne Mantoux

07 mars 2022: visite de la ministre des Armées au 3e Régiment d’hélicoptères de combat sur la base d’Étain-Rouvres

 Le lundi 7 mars 2022, la ministre des Armées Florence Parly s’est rendue toute la matinée au 3e Régiment d’hélicoptères de combat sur la base d’Étain-Rouvres.

Dans le cadre de la loi de programmation militaire 2019-2025, le 3e RHC vient de recevoir ses deux premiers hélicoptères de nouvelle génération NH90 Caïman. Et c’est à bord de l’un de ses deux appareils accompagnés d’un hélicoptère Puma et Gazelle que la ministre des Armées pose le pied sur le base lieutenant Etienne Mantoux. A  cette époque il était prévu d’avoir 24 NH90 à terme ainsi qu’une dotation en Tigre.

Après un bref entretien en privé avec le chef de corps du 3e RHC, le colonel Curutchet à l’époque, une présentation du Grand 3 à été faite à la ministre des Armées. par la suite, la ministre s’est entretenue avec des familles de militaires suivi par une réunion avec des lycéens, des collégiens et le recteur, pour évoquer les partenariats avec les établissements scolaires.

Volant un peu la vedette à la visite de la ministre des Armées, Le NH90 Caiman est l’hélicoptère star de cette journée. Cet aéronef assure des missions de jour comme de nuit, notamment des missions d’infiltration à basse altitude avec des posés en zone hostile.

Après une matinée de visite au sein du 3e Régiment d’hélicoptères de combat sur la base d’Étain-Rouvres, la ministre des Armées a   prononcé une allocution sur le devenir du régiment. Un moment important, symbole de pérennisation de la base aérienne meusienne.

Retrouvez une partie de son allocution ci-dessus et l’intégralité dans le lien suivant:

« La loi de programmation militaire 2019-2025 a engagé avec force la remontée en puissance de nos armées. Elle a permis à nos armées de se projeter avec confiance dans l’avenir. Et c’est tout particulièrement vrai ici à Etain, pour le 3e RHC, alors que son avenir était questionné. En 2019, j’ai pris la décision de pérenniser votre
régiment et d’y investir en conséquence. Nous sommes donc à l’aube d’un renouveau qui commence à porter ses fruits. « 

Allocution de Florence Parly, ministre des Armées, au 3e régiment d’hélicoptères de combat le lundi 7 mars 2022

SOURCES :

  • Article de l’Est Républicain du 07/03/2022
  • Photos OCI 3 RHC
  • Site Archives des Armées

12 novembre 2023: Présentation du 3ème régiment d’hélicoptères de combat

Les NH90 sont bien là, les gazelles volent dans la Woëvre, quelques EC120 et Fennec permettent l’entrainement aux instruments des pilotes en vol et les SA330 Puma font de la résistance en continuant à êtres déployés au delà de nos frontières.

La base lieutenant Etienne Mantoux poursuit sa transformation en construisant les nouveaux hangars H.N.G et prépare l’arrivée du H160 Guépard.

On observe même parfois des aéronefs sans pilote volés avec et sans nos hélicoptères …

Bref, voyons tout cela en image ci-dessous:

Le 29 juin 2002, le 3° régiment d’hélicoptères de combat fête son 25° anniversaire depuis sa création.

Ordre du jour du chef de corps: 

« 25 ans c’est l’âge des fiançailles ou du mariage , c’est l’âge où tout l’avenir est devant nous. Mais pour une fois tournons nous vers le passé pour célébrer l’anniversaire du 3… »

Le LCL(TA)  Pierre Baratchart chef de corps du régiment de la nuit à cette époque, retrace les moments difficiles survenus par le crash d’un hélicoptère du régiment endeuillant toute la communauté militaire et un questionnement permanent sur l’avenir du régiment. Mais explique l’intérêt d’un tel régiment dans la Meuse, un régiment de la nuit proche de sa division à Nancy avec ses environs 1000 militaires, 28 civils et 600 familles.

Mais le LCL(TA)  Pierre Baratchart se tourne aussi sur l’avenir de cette plate-forme incontournable pour le devenir de l’aéromobilité militaire grâce aux possibilités de sa zone aérienne située au cœur d’une Europe militaire.

Dans cette revue anniversaire, on peu lire les missions attribuées au 3° RHC;

  • de constituer un ou plusieurs sous-groupements d’hélicoptères polyvalents, capables d’être projetés sur n’importe quelle partie du territoire national ou d’un théâtre extérieur;
  • de recevoir des missions de service public ou à caractère humanitaire;
  • soit des missions de renseignement, de feu, de soutien ou d’appui dans un contexte interarmes, interarmées et interalliés;
  • il peut être engagé soit, en totalité au sein d’une grande unité, soit par petits détachements;
  • soit par unité constituée; Il dispose pour cela d’un effectif de près de 1000 hommes et femmes, de plus de 60 hélicoptères de combat et de 250 véhicules.

Pour remplir ses missions, le régiment de la nuit dispose de 12 escadrilles et deux futures escadrilles de maintenance régimentaire:

Cette revue retrace l’historique, les matériels et le personnel que constitue chaque escadrille et termine par une évocation à Sainte Clothilde reine de France et patronne de l’ALAT. qui veille sur nos compagnons d’arme mort en service commandé.

La revue ci-dessous:

3-RHC-25-ANS

1er juillet 2018: l’ALOUETTE II SE 313 B qui a permis l’évasion de Redoine Faïd était du GALDIV IV.

(Photo by Michael Mau courtesy of Pierre Gillard
F-AZYQ Eurocopter SE313B Alouette II MSN 1003 – Lognes – LFPL – 06-2015.

L’incroyable histoire de l’hélicoptère utilisé par Redoine Faïd pour s’évader:

Le 1er juillet 2018 à 11h15, un hélicoptère F-AZYQ qui a servi dans l’ALAT de 1956 à 1990 (date de sa réforme) et vendu par la suite dans le civil, se pose dans la cour d’honneur du centre pénitentiaire de Réau. Trois personnes lourdement armées en sortent et mettent moins de dix minutes à exfiltrer Redoine Faïd, qui se trouvait alors au parloir.

Pour cette évasion spectaculaire, les complices de Redoine Faïd utilise un vecteur bien connu dans l’ALAT. L’Alouette II SE 313B qui a fait une bonne partie de sa carrière à Etain au sein du GALDIV IV  avant de servir pour la formation des futurs pilotes militaires.

Aux commandes, Stéphane Buy, pilote très expérimenté de l’ aéroclub de Lognes, en Seine-et-Marne, pris en otage par les complices de Faïd que les enquêteurs retrouveront avec des ecchymoses et un traumatisme;

L’évasion par hélicoptère a été surnommé par les journalistes «évasion à la Française». Non pas parce que la première a eu lieu en France mais par le nombre.

Le commando a sans doute repéré les lieux par le biais de drones, (…) ce qui a conduit à cette évasion spectaculaire, en permettant à un hélicoptère de se poser dans la seule cour de la prison qui n’était pas couverte par des filets de sécurité« , expliquait à l’époque la garde des Sceaux Nicole Belloubet.

Les malfaiteurs abandonnent l’hélicoptère partiellement brûlé à Gonesse (Val-d’Oise), à une cinquantaine de kilomètres de Réau.

Mais une Allouette II ne meurt jamais et vol encore à ce jour.

Ce magnifique hélicoptère de collection immatriculé F-AZYQ de marque EUROCOPTER France, modèle SE 313 B ALOUETTE II N° de série 1003, Construit en 1956. Ayant successivement appartenu à l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT – GALDIV 4) avec l’immatriculation F-MCXA.

De 2000 à 2016: Le 3° RHC se modernise.

Début des années 2000, le 3e RHC faisait partie des régiments pressentis pour recevoir des hélicoptères Tigre à compter de 2010. Il a donc bénéficié des projets d’infrastructure induit par l’arrivée d’un hélicoptère nouvelle génération : réhabilitation de hangars et de bâtiments en zone vie. La réfection du PCR (poste de commandement régimentaire) avait alors été programmée.

En 2008, l’armée de Terre revoit sa commande de Tigre à la baisse et choisit de les répartir entre le 1er RHC de Phalsbourg et le 5e RHC de Pau. Suite à ce changement de perspectives, les travaux en cours au 3e RHC seront terminés, comme les hangars, mais ceux qui n’avaient pas commencé seront suspendus sans délais, dont le PCR.

De 2011 à 2013, le colonel Frédéric TURQUET commande le Grand 3 et décide de relancer le projet immobilier du PCR. Une nouvelle et dernière fiche d’expression de besoins détaillant la totalité du projet est validée en 2013. Le lieutenant-colonel Philippe GOISNARD,
commandant alors le bataillon d’appui aéromobile, se saisit du dossier.
En raison de difficultés de financement, encore compliquées par les nombreuses réformes, le projet devait être divisé en deux tranches réparties sur plusieurs années : réfection de l’aile nord en priorité, puis de l’aile sud. L’acharnement de l’état-major du 3e RHC a permis la validation d’un projet unique. Toutefois, le budget alloué comprenait uniquement le ravalement de façade et la mise hors d’eau et hors d’air du bâtiment : désamiantage, réfection de la toiture, isolation, changement des fenêtres et portes extérieures, abattage des anciennes cloisons et montage des nouvelles.

Début 2016, après plusieurs mois de travaux, le bâtiment est comme neuf mais vide : pas de revêtement aux sols ni aux murs, des pièces cloisonnées sans portes et sans mobiliers.
Un tout cohérent. Après bien des négociations et tractations, une extension de budget est accordée pour aménager l’intérieur et les extérieurs du bâtiment.

Le poste de commandement forme un tout cohérent : intérieur, extérieur, mobilier et matériaux. Le bâtiment incarne le renouveau
de la base. L’ensemble est beau et visuel, moderne et fonctionnel.  Les superficies sont rationalisées pour une efficacité renforcée.
Le PCR regroupe de façon logique : l’état-major régimentaire, le bureau opérations et instruction, le bureau maintenance et logistique, les opérations, le bureau outre-mer et projection, les ressources humaines, la prévention, la réserve, etc. soit 74 personnes.
Tout l’intérêt d’un bâtiment unique dédié au commandement régimentaire et rassemblant les grands services consiste à centraliser la fonction décisionnelle.

SOURCE:

  • Dossier de presse pour l’inauguration du nouveau poste de commandement régimentaire le 30 septembre 20216.

Le 2 juillet 1958 : un F100 s’écrase à Saint-Nicolas-en-Forêt (Hayange)

Il y a 66 ans, les habitants de la commune de Saint-Nicolas-en-Forêt (Hayange) se souviennent encore du terrible crash d’un avion F-100 de la base américaine d’Étain(sic).

A 9h31, en plein cœur de cette jeune commune créée le 1er janvier 1958 dans le boulevard du jura près de la place Sainte-Rita, les habitants se retrouve nez à nez avec une carcasse fumante et une odeur de brulé. Causant le feu aux immeubles situés à proximité par les débris de l’avion éparpillés sur plusieurs centaine de mètres. Les premiers secours sur les lieux, trouveront malheureusement les corps de deux enfants qui se trouvait à se moment là devant l’épicier ambulant vendant des bombons et 5 blessés, brulés qui seront transporté à l’hôpital des Forges à Hayange. Le drame aurait pu se transformer en catastrophe car l’école maternelle se trouvait à proximité

Le lieu du crash sera rebaptisé place Édith et Hervé Bonnet en hommage aux victimes.

LES TERRAINS D’AVIATION AUTOUR DE ROUVRES -SECONDE GUERRE MONDIALE-

I/SITUATION DE L’ARMEE DE L’AIR AU DEBUT DE LA GUERRE :

 L’armée de l’Air, état des lieux :

 Au moment où l’Allemagne nazie lance les opérations d’invasion de la France, la jeune armée de l’Air – créé le 2 juillet 1934 – est toujours en phase de rééquipement.

Certes pour remplacer ses nombreux aéronefs vétustes, mais aussi pour en accroître le nombre et donc augmenter son potentiel offensif. C’est aussi dans ce but qu’est crée l’aviation d’assaut.

Cette situation découle essentiellement des ajournements successifs des différents plans de réarmement, bloquant de fait le développement de la capacité industrielle du secteur aéronautique.

Elle résulte aussi d’une doctrine d’emploi de l’arme aérienne désuète et erronée, qu’il faudra tenter de corriger par la suite. Les aviateurs allemands diront des pilotes français qu’ils se sont battus avec courage et abnégation, mais en employant des méthodes datant de la Première Guerre mondiale.

Ainsi, de juin 1933 à juin 1940, cinq programmes de réarmement et de modernisation vont être conduits sans qu’aucun ne soit mené à terme !

L’armée de l’Air, tout comme l’armée de Terre d’ailleurs, entre en guerre dans un net état d’infériorité face à son puissant ennemi, tant sur le plan qualitatif que quantitatif.

Pourtant, ses personnels n’ont pas démérité et les chiffres sont éloquents à ce sujet : au moment de l’armistice, entre 600 et 800 aéronefs ennemis (selon les sources) ont été détruits pour la perte d’environs 850 appareils français. Ces données sont approximatives car il est parfois difficile de faire la corrélation entre victoires homologuées d’un côté et pertes déclarées de l’autre. Prés de 15% des personnels navigants ont été tués, blessés ou portés disparus au cours de la bataille de France.

 Organisation du dispositif aérien dans la région d’ETAIN-ROUVRES :

 Le 10 mai 1940, les unités regroupées dans la région d’ETAIN-ROUVRES sont intégrées à la Zone d’Opération Aérienne Est (« ZOAE », la France est alors découpée en quatre grandes zones d’opérations aériennes).

La ZOAE est commandée par le général de corps aérien René BOUSCAT.

Son chef d’état-major est le colonel Jean CARAYON et le PC est situé à NANCY.

Le Groupe de Reconnaissance I/22 (GR I/22), basé à METZ-FRESCATY, est rattaché à la 3ème Division Aérienne.

La reconnaissance, composée des 5 Groupes Aériens d’Observations (GAO) sujets de cet article, sont détachés au profit de la troisième armée terrestre.

Cette dernière est commandée par le général CONDE dont le PC se situe à METZ.

POTEZ 63.11 du GR II/39 en vol dans le ciel de Syrie, peu après la bataille de France (il ne possède pas encore les marquages d’armistice, imposés par l’Allemagne nazie). Consciente des dures conditions d’armistice qui l’attendent, la France évacuera un maximum d’aéronefs vers l’AFN. Dans l’éventualité de la poursuite des combats depuis ses colonies …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette carte illustre l’organisation du dispositif aérien au 10 mai 1940 dans la région est.

Les étoiles orange figurent les Groupes Aériens d’Observation, les étoiles jaunes les Groupes de Reconnaissance et les carrés rouges les Groupes de Chasse. Nous pouvons remarquer que les GAO sont proches des premières lignes, au contact des unités terrestres. Notez aussi la forte concentration de ces entités à l’ouest de Metz, idéalement positionnées derrière la ligne Maginot et proches des territoires ennemis à reconnaitre.

 

II/ LES TERRAINS D’AVIATION DANS LA REGION DE ROUVRES :

 

Cet article ne présente que les plateformes proches de la base d’Etain-Rouvres.

Elles étaient toutes occupées par des GAO et l’on peut encore aujourd’hui en deviner l’existence sur le terrain, pour celles qui ne sont plus en activité.

Les missions des GAO étaient très variées – liaisons, reconnaissance tactique ou stratégique, guidage des tirs d’artillerie – mais malheureusement, ils n’auront jamais la complète confiance du commandement des forces terrestres. Conjuguée au manque de moyens de communications, les conséquences furent désastreuses quant aux prises de décisions durant la campagne de France, les états-majors étant de fait littéralement aveuglés.

 

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Point-fixe de maintenance pour ce POTEZ 63.11, cloué au sol par les conditions d’armistice.

Terrain de SENON-SPINCOURT :

 

Le camp d’aviation se trouvait à un kilomètre au Nord de SENON, limité à l’ouest par la route SENON – LOISON, à l’est par la route SENON – SPINCOURT et au nord par les bois.

Il a été réalisé en 1936, suite au jugement d’expropriation du 20 mars 1935 et portant sur 120 hectares. Bien qu’aménagé en totalité sur le ban de SENON, il portait le nom de terrain d’aviation de SENON – SPINCOURT selon la nomenclature officielle de l’époque.

Il ne s’agissait que d’une simple surface plane nivelée par le génie militaire et ensemencée en herbe. Il n’y avait pas d’autres constructions que trois citernes enterrées pour le carburant et un poste télégraphique, également enterré. Il resta inoccupé de 1936 à 1939, étant alors loué aux agriculteurs.

 

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Le terrain d’aviation de SENON-SPINCOURT se trouvait à un kilomètre environ au nord de SENON, limité à l’ouest par la route SENON-LOISON, à l’est par la route SENON-SPINCOURT, au nord par le Bois-le-Prêtre.

 

 

De septembre 1939 à mai 1940, il fut occupé par le Groupe Aérien d’Observation français III/551, originaire d’ORLY et aux ordres du capitaine BOURSAUS. Ce groupe, appartenant à

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la formation aérienne  27, était détaché à  la troisième Division légère de cavalerie (3ème DLC). Ce GAO était alors équipé de biplans d’observation désuets et très vulnérables, des MUREAUX 113 et 117.Ils furent ensuite partiellement remplacés par 6 Potez 63.11.

 

 

Préparation au vol pour ces POTEZ 63.11 du GAO III/551.

La tâche fut très lourde pour les équipes de maintenance qui ont tenté, coûte que coûte, de maintenir un maximum d’aéronefs en ligne de vol. Des témoignages racontent comment les échelons roulants quittaient les terrains in-extremis, au moment où ils étaient investis par l’ennemi, tentant de sauver ce qui pouvait l’être et sabotant le reste.

Dans ce contexte de débâcle où tout manquait, des mécaniciens sont retournés prélever des pièces sur des épaves au nez et à la barbe des nouveaux occupants afin de dépanner les aéronefs encore disponibles.

 

 

Comme c’était l’usage pour ces petits détachements, les aviateurs, ainsi qu’une compagnie de l’Air (la 227) logeaient chez l’habitant (les officiers dans des chambres libres et les soldats dans les granges). Il y avait un mess des officiers dans le village.

 

Fanion des traditions du GAO III/551

 

Le terrain fut bombardé par la Luftwaffe  à plusieurs reprises, en particulier le 10 mai 1940 où il y eut deux attaques dans la journée. La première débuta à 4 heures du matin et la seconde eut lieu vers 10 heures. Aucune victime ne fût à déplorer mais deux avions au sol furent endommagés.
Face à l’avance allemande, le terrain fût abandonné par les français et immédiatement réoccupé par les anglais (RAF). Un nouveau bombardement eut lieu vers 13 heures le 13 mai et les anglais l’abandonnèrent définitivement le 20 mai.

Entre le 20 mai et le 14 juin, alors que le terrain était inoccupé, une énorme charrue du génie vint le labourer en tous sens pour le rendre inutilisable.

Au cours de la campagne de mai-juin 1940, un avion allemand DO 17 qui observait le terrain fut abattu en flammes à SENON, sans doute par un chasseur du Squadron 73 basé à ROUVRES.
Les allemands arrivèrent à SENON le 14 juin 1940 à 16 heures et s’installèrent dans les maisons et les granges vides, les villageois ayant abandonné leur village dans la nuit du 13 au 14 juin.

En septembre 1940, les allemands implantèrent une ferme « Ostland » sur le terrain et sur 50 hectares qu’ils réquisitionnèrent à proximité.

L’ensemble fut mis en culture à l’aide de prisonniers français et de déportés polonais.

A partir du 20 août 1944, les allemands réutilisèrent le terrain comme base de repli durant huit jours; des personnels de soutien de la Luftwaffe arrivèrent un beau matin et s’installèrent dans le village.

Un autre groupe, aussi affecté au terrain de SENON s’installa à VAUDONCOURT.
Après remise en état du terrain, 15 à 20 monomoteurs MESSERSCHMIDT s’installèrent.
Puis arrivèrent ensuite une douzaine de bimoteurs, que les allemands remorquaient avec un tracteur spécial et cachaient à la lisière des bois.

Les allemands évacuèrent le terrain le 30 août et il ne fût plus jamais utilisé.

 

D’abord loué à des agriculteurs, il fut finalement vendu en 1971.

 

 

Une plaque de marbre est apposée sur la façade de la mairie de SENON et rappelle la courte occupation du terrain d’aviation par le GAO III/551

 

 

 

Sources : site de la commune de Senon (senon.I3fr.org)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Terrain d’ETAIN-BUZY :

 

 

Le terrain d’aviation d’ETAIN-BUZY était occupé à l’entrée en guerre par deux unités de l’armée de l’air.

Le G.A.O. I/551 d’une part, équipé de 6 POTEZ 63.11 et de 4 MUREAUX 117. Ce groupement était commandé par le CNE TERNANT et appartenait à la Force Aérienne 21. Il était détaché auprès du XXIème Corps d’Armée.

 

Le 2ème Bataillon d’aérostation n° 200 d’autre part, commandé par le CNE LAVERSANNE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Insigne et fanion des traditions du GAO 551 (« hirondelle chassant »)

 

 

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Membre d’équipage d’un POTEZ 63/11 du GAO 511. Elle illustre la tenue –bottes fourrées, combinaison et couvre-tête chauffants – que portaient les équipages pour lutter contre le froid lors des longs vols de reconnaissance.

Remarquez la mitrailleuse MAC Mle 34 de 7,5 mm installée à l’arrière du cockpit.

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 Le terrain d’aviation d’ETAIN-BUZY était situé à l’ouest de la route BUZY-LANHERES-ROUVRES (D. 167),  un kilomètre au nord de BUZY

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ANF-Les-MUREAUX 117 R2B2 n°174 du GAO I/551. ATTIGNY, septembre 1939.

Le groupe était implanté prés de ce bourg ardennais avant de rejoindre ROUVRES

 

ANF-Les MUREAUX 117 R2B2 n°121 du GAO I/551.BUZY, fin mai 1940.

Nous pouvons noter l’évolution du camouflage, devenu particulièrement sophistiqué dans le but de compenser l’extrême vulnérabilité de ces appareils en tentant de les soustraire à la vue de l’ennemi.

 

 

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Epave du POTEZ 63.11 n° 318, mitraillé au sol à TOURNES-BELVAL le 10 ou 11 juin 1940 et abandonné lors du repli du 13 juin. Bien qu’appartenant au GAO II/551, cette scène illustre parfaitement la situation de l’Armée de l’Air en mai et juin 1940 : le harcèlement incessant de la Luftwaffe et les nombreux replis pour échapper à la rapide avance ennemi causèrent d’importantes pertes matériels, entraînant une chute rapide de la disponibilité des aéronefs.

Terrain de DONCOURT-LES-CONFLANS:

 

Le camp d’aviation de DONCOURT-LES-CONFLANS, situé au nord du village, fut créé à la fin des années 30 pour l’aéro-club local. Il présentait une surface d’environs 1000m x 1000m.

Il était occupé par le GAO I/506, aux ordres du CNE ROBERT et dépendait de la Force Aérienne 23 (LCL BARADEZ), 42ème Corps d’Armée du général SIVOT dont le PC était à DONCOURT.

Ce groupe aérien d’observation était alors équipé de 4 POTEZ 63/11 et de 6 MUREAUX 113 et 115.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Traditions du GAO I/506

 

Après la campagne de France, le terrain resta inactif jusqu’à avril 1944.

Aujourd’hui, le terrain, ayant renoué avec ses origines civiles, est toujours actif.

 

 

 

 

 

 

Terrain de CHAMBLEY-BUSSIERES:

 

Après un bref passage sur le terrain de BUZY en aout 1939, le GAO II/506 devait s’installer à CHAMBLEY-BUSSIERES le 23 octobre de la même année.

Il évacua les installations le 13 juin 1940 pour échapper à l’avance allemande et se redéployer provisoirement à MARTIGNY-LES-GERBONVAUX.

Le GAO II/506 était commandé par le CNE DE LA BAUME et appartenait à la force aérienne n° 6 (LCL PATAUCHON), VIème  corps d’Armée du général LOIZEAU dont le PC était installé à CHAMBLEY.

Cette unité de reconnaissance était équipée de 9 POTEZ 63.11 et 5 MUREAUX 115 et 117.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Traditions du GAO II/506

 

Son emplacement était l’actuel aérodrome de CHAMBLEY.

 

 

 

 

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Terrain de MARS-LA-TOUR:

 

Le camp d’aviation de MARS-LA-TOUR fut réalisé en 1936 sur une surface de 60 hectares. Il était axé vers le village de VILLE-SUR-YRON, perpendiculairement à la départementale 903. L’autre coté de cette route, en allant vers le château, était boisé et les avions y étaient parqués pour les soustraire à la vue de l’ennemi.

Cette zone a été défrichée il y a quelque temps et les infrastructures restantes –abris en béton- rasées.

Il était occupé par le GAO II/508, aux ordres du CNE BUSSIERE.

Ce GAO, dépendant de la Force Aérienne 22 (LCL BLOCH), était détaché au profit du Corps d’Armée Colonial du Général FREYDENBERG, dont le PC se situait aussi à MARS-LA-TOUR.

Le II/508 disposait de 6 POTEZ 63.11.

 

Traditions du GAO II/508

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le terrain fut utilisé durant l’occupation pour l’entrainement des planeurs DFS et GOTHA de la Luftwaffe. GOERING est venu en personne inspecter les installations.

Aujourd’hui, quelques emplacements bétonnés de FLAK (LA DCA allemande) témoignent encore de la présence de l’aérodrome, surnommé la « jumelle de DONCOURT ».

 

Planeur allemand GOTHA Go 242

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Planeur allemand DFS 230

Le terrain d’aviation de MARS-LA-TOUR était établi au Nord-Ouest du bourg dans un quadrilatère délimité par la D. 132 au nord, la D. 952 à l’est, la D. 903 au Sud et les sapinières proches de l’YRON à l’ouest

Le camp d’aviation de MARS-LA-TOUR est typique de ce qu’il peut être attendu de ce genre d’installation. A savoir une implantation au plus près des voies de communication afin de permettre la circulation rapide des estafettes vers les PC, dés le retour des missions de reconnaissance.

 

 

Sources :

L’aviation française de D. BREFFORT (éd. Histoire&Collections)

Les ailes françaises sous l’uniforme, 1912-1945 de B. CHAPELLE (éd. Offset Express)

Sites Internet : »Traditions des escadrilles de l’Armée de l’Air » de Henri Guyot
« Les Insignes de l’Armée de l’Air » de Jean-Jacques Leclercq
« Mémoires des hommes » du Ministère de la Défense

Une nouvelle identité visuelle du 3e RHC

 

DEPUIS FIN d’année 2015, à Rouvres-en-Woëvre, le colonel chef de corps du 3e RHC Pierre Verborg et son second le lieutenant-colonel Philippe Goisnard travaillent sur un nouveau logo pour le Grand 3.

Avec l’arrivée d’hélicoptères nouvelle génération, ils se devaient d’avoir une marque portant leurs qualités, ce qui fait leur réputation, quelque chose de fédérateur. « On a fait travailler tout le régiment sur ce logo, ce logo dépasse le régiment ».

Marque identitaire

Le lieutenant-colonel explique l’histoire de cet insigne : « le symbole représente le projet d’évaluation de cette base Etain-Rouvres voulue par le Cemat pour une armée de terre au « contact » conduit en Meuse par un régiment d’hélicoptères proactif longtemps considéré comme sans avenir. Une base militaire majeure, opérationnelle à caractère aéronautique et riche de son histoire qui, graduellement, a su s’ancrer et se maintenir en Lorraine. Le figuratif hélicoptère aux lignes anguleuses incarne la modernité, le sérieux, la crédibilité et la sécurité. Le choix de l’hexagone régulier est une représentation de l’espace à 3 lectures territoriales : la région, le territoire national et le monde. Le triangle, c’est la formation d’hélicoptères qui se déploie. Les couleurs ont également une importance, avec le vert comme le sol, le bleu du ciel, le blanc pour la lumière. Le nom CAP HNG 2021, c’est un projet ambitieux à moyen terme, mobilisateur, fédérateur à forts enjeux pour les territoires pour une base opérationnelle qui progresse et se transforme. La signature donne une marque identitaire d’un régiment fier et respectueux de ses traditions mais résolument tourné vers l’avenir. Un collectif engagé, confiant, jeune, productif et très dynamique qui applique la règle des 5V : Vision, Valeurs, Volonté, être Vrai vers la Victoire. »

SOURCES:

-Est Républicain

– 3° RHC